Déjà la quatorzième édition rayonnante du Festival Détours de Babel, source de fascination et d’inspiration ! Si le prestige des têtes d’affiche n’y est pas roi, ce sont les talents éblouissants, les mélodies métissées, les voix envoûtantes, les virtuoses passionnés et les instants festifs qui illuminent cette rencontre artistique.
Cette année, le festival Détours de Babel prend un nouvel essor sous l’impulsion de la direction en poste depuis un an, Joséphine Grollemund et Pierre-Henri Frappat, à la tête de la structure organisatrice (CIMN, Centre International des Musiques Nomades). Les ingrédients magiques de cet événement restent intacts, comme le confirme notre équipe de chercheurs en pépites culturelles. Nous avons détecté une envie débordante de soutenir des artistes aux sonorités et messages ultra-contemporains, preuve à l’appui. Attendez-vous à des performances musicales tellement captivantes qu’elles pourraient presque vous donner des frissons… La preuve en exemples.
Une programmation foisonnante
La programmation du Festival Détours de Babel s’étend du 15 mars au 7 avril 2024 sur 34 lieux différents ! Comme, aux Mondaines, on sait que vous n’avez pas le temps de vous plonger dans les méandres de cet enthousiasmant programme, on a pris la grande responsabilité de mettre l’accent sur nos coups de cœur, qui sont au nombre de cinq, parce qu’il fallait bien se retenir. Auxquels nous ajoutons nécessairement les brunchs musicaux, dont nous ne pouvons que saluer l’initiative renouvelée tant ces journées nous sont agréables. On vous dit pourquoi un peu plus loin.
Une soirée d’ouverture festive à la Belle Électrique
Riche idée que d’ouvrir le festival Détours de Babel par la réunion du quartet toulousain de Pulcinella et du trio colombien La Perla. Alchimie parfaite qui concoure à donner à cette première soirée des allures de fête débridée. Dans le sens où la chaleur des voix et des instruments invite purement et simplement à la danse. Dj Wonderbraz poursuit idéalement avec toutes ces « femmes [qui] font danser le monde ». Soit une série de morceaux et d’images sur écrans géants, qui ont pour points communs de donner à entendre des voix de femmes et des musiques qui, malgré leurs origines et influences multiples, donnent, toutes, la bougeotte. Le mot d’ordre de cette ouverture, on l’aura compris, pourrait se résumer ainsi : « place à la danse ! »
PulciPerla & DJ Wonderbraz
Vendredi 15 mars à 20h
La Belle Électrique, Grenoble
Anatomia, une performance renversante autour du piano
Il y a peu, on vous parlait ici d’un spectacle avec piano suspendu qui se jouait au TMG. Dans Anatomia, des câbles permettent aussi à l’instrument, jadis cloué au sol, de se maintenir dans les airs. On est heureux de voir le piano faire l’objet d’expérimentations si plurielles. Car, passée la comparaison entre les dispositifs, les deux créations offrent des visages bien différents. Claudine Simon, dans Anatomia, dissèque à la fois les ressorts de la pièce romantique de Franz Liszt qu’elle nous joue et le piano qui lui permet d’exécuter son récital. Le démembrement de l’instrument, autrefois si majestueux, ne laisse pas indifférent. L’appréhension de la musique n’en devient que plus affûtée. Une expérience fascinante qui permet de pénétrer au cœur de l’anatomie du piano.
Anatomia
Vendredi 22 et samedi 23 mars à 20h
Hexagone Scène Nationale Arts Sciences, Meylan
Ukraine Fire des Dakh Daughters, le cabaret punk comme un cri du cœur
Le cocktail offert par les Dakh Daughters est incroyable. Elles arrivent à transformer l’horreur, causée par la guerre qui abîme leur pays, en une énergie rock salvatrice. Le tout enrobé d’un burlesque comme on les aime : à la fois punk et poétique. Il faut dire que les six comédiennes s’avèrent aussi être des musiciennes multi-instrumentistes réellement virtuoses. La puissance de leur chant, les orchestrations rock et l’usage de vidéos d’archives ou inédites aux accents parfois fantasmatiques, parfois réalistes emportent le public.
Ukraine Fire Dakh Daughters
Jeudi 28 mars à 20h
MC2, Grenoble
Julie Campiche, la harpiste qui rend hommage aux femmes
L’essence du festival Détours de Babel est aussi là : faire entendre des musiciens d’exception. Avec la harpiste Julie Campiche, musicienne magnétique, nous y sommes. Autre composante importante de ce festival exigeant (dans le bon sens du terme) ? La création. Là encore, ce solo à la harpe électrique incarne bien cette dimension. L’instrumentiste choisit d’y rendre hommage aux Femmes et à la Force Féminine. Ce en quoi on retrouve un troisième axe fort du festival (axe souhaité par la nouvelle direction) : faire connaître des artistes aux messages forts. Des artistes qui, en outre, empruntent, pour ce faire, des détours musicalement enrichissants.
Julie Campiche
Mercredi 3 avril à 18h30
Théâtre Sainte-Marie-d’en-Bas, Grenoble
Rodrigo Cuevas, un cabaret queer plein de panache ibérique
Du plaisir à l’état pur ! Rodrigo Cuevas est avant tout une bête de scène comme on les aime, de celles qui vous donnent immédiatement envie de bouger avec lui. Ensuite, si on y regarde de plus près, on décèle un travail très fin sur la musique folklorique du nord de l’Espagne. À laquelle Rodrigo Cuevas réinsuffle une énergie vitale débordante grâce à une instrumentation électronique bien pensée et, surtout, grâce à une interprétation d’une insolente sensualité. Incomparable déhanché que celui de ce chanteur queer qui n’a pas son pareil pour interroger les codes de la virilité avec humour. Vraiment, quelle flamboyance !
Rodrigo Cuevas
Vendredi 5 avril à 20h
La Rampe, Echirolles
Les brunchs : les journées pour tous qu’on attend avec impatience
Cerise sur le gâteau d’une programmation enchanteresse : les brunchs musicaux.
Notre conseil : choisir l’une des deux journées brunchs, ou aller aux deux, et se laisser porter par la programmation qui, de toute façon, vous surprendra. Là-bas, on prend le temps de manger un morceau avec les enfants, si enfants il y a, en famille ou entre amis, et on savoure ce qui se fait rare dans nos vies : la découverte. Le tout dans des lieux patrimoniaux d’exception : le Musée dauphinois pour le brunch du dimanche 24 mars et le Fort Barraux, pour celui du lundi 1er avril.
Entre les deux journées brunchs, nos cœurs balancent
Comme on a promis de vous aider jusqu’au bout, on remarquera tout de même des ambiances différemment marquées. Au Musée dauphinois, l’atmosphère promet d’être un brin plus contemplative, à l’image de ce sublime et inédit instrument, le Métallophone, qu’on pourra y admirer et qui est déjà tout un spectacle en soi avec les 216 lames de son clavier. Au Fort Barraux, les artistes programmés s’inscrivent dans une rythmicité plus appuyée : avec des musiciens en provenance du Brésil, d’Indonésie, du Japon, de la Réunion, et nouveauté de cette année, des jeux pour petits et grands. On pourra en outre tester ses aptitudes au gamelan, instrument indonésien qu’on aura l’occasion, si on le souhaite, de pratiquer à nouveau ensuite à diverses occasions au cours de l’année… Et ce afin de se mêler à une grande création participative prévue pour l’année 2025… Affaire à suivre.
Brunch musical # 1
Dimanche 24 mars, de 10h30 à 19 h
Musée dauphinois, Grenoble
Brunch musical # 2
Lundi 1er avril, de 10h30 à 19h
Fort Barraux, Barraux
Toutes les dates et les adresses sur le site du Festival Détours de Babel :
Crédits des photos, dans l’ordre l’apparition :
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En tant que journaliste et biographe, j’aime entendre et raconter toutes les histoires. En particulier celles qui concernent les habitants de ma ville d’adoption. Vous en trouverez quelques-unes ici.
