À la découverte des plantes comestibles de la tourbière du Peuil

Vous êtes-vous déjà imaginé, l’espace d’un instant, capable de vous nourrir en autonomie dans la nature ? De transformer de simples herbes en délicieux plats ? Sur les sentiers de la Tourbière du Peuil, nous vous proposons aujourd’hui de partir avec nous à la découverte des plantes comestibles qu’ils abritent.

tourbière du peuil

D’où vient la Tourbière du Peuil ?

Avant de parler plantes, arrêtons-nous un instant sur les origines de la Tourbière du Peuil. A l’origine, en lieux et places de cette forêt et du joli marécage qu’elle domine, se trouvait un immense glacier de plusieurs kilomètres de haut.

C’est la fonte de ce glacier qui a entraîné une baisse de pression, et donc, le glissement de tout un pan de falaise. L’eau, par ruissellement, a ensuite donné vie à un lac, et par suite, à la tourbière que l’on connaît aujourd’hui.

C’est un milieu humide très particulier, gare à vos pieds si vous vous y aventurez ! Même lorsque la surface paraît sèche, en réalité, de l’eau est toujours présente sous la végétation. On restera donc sagement sur les sentiers balisés, pour éviter toute mésaventure.

Les plantes comestibles de la Tourbière du Peuil

Pour cette excursion, c’est Caroline « Calendula », ethnobotaniste et auteure culinaire, qui sera notre guide. Spécialiste des plantes et de leur utilisation par l’humain, Caroline présente un parcours remarquable. Entre études botaniques et voyages, elle a également travaillé six ans avec un chef semi-gastronomique, pour parfaire ses recettes à base de plantes. L’objectif de notre sortie du jour avec elle : nous remettre en lien avec les plantes qui nous entourent, et (ré)apprendre à les voir différemment.

caroline calandula

tourbière du peuil

Caroline annonce d’emblée la couleur en matière de botanique : « plus on en sait, plus l’on se rend qu’on compte qu’on ne sait pas grand chose ». C’est dans un monde bien vaste et rempli de choses à découvrir que l’on s’apprête à entrer.

Et nous voici donc parties sur ses pas, le long d’un parcours qui va nous apprendre à identifier les plantes comestibles. L’importance de l’identification est cruciale : une erreur peut conduire à confondre une plante que l’on peut manger avec une plante hautement toxique ! Ainsi, on apprend qu’il est essentiel d’analyser en détail l’aspect de la plantes, ses nervures, ses poils, l’orientation de ses feuilles …

plantes comestibles

Prendre le temps de regarder, sentir, goûter

C’est un parcours initiatique lent que nous suivons avec Caroline. On prend le temps, à chaque plante, de s’arrêter pour faire connaissance avec elle. Notre guide nous livre ses connaissances botaniques, mais pas que. La découverte de chaque plante s’accompagne du touché des échantillons, parfois, on va même les goûter. Et puis surtout, Caroline nous régale d’anecdotes, d’éléments historiques, nous plongeant dans un véritable voyage botanique et culturel.

plantes comestibles

On apprend ainsi que la gentiane est bénéfique pour traiter la fièvre, et que c’est de là que vient son utilisation dans les apéritifs comme la Suze.

On apprend que le gland de chêne est un des aliments les plus nutritifs que l’on peut trouver, mais aussi l’histoire du chêne, des forêts primaires d’Europe en passant par les techniques de consommation des glands par les amérindiens. Caroline nous fait traverser le temps, nous décrivant les forêts qui recouvraient autrefois nos terres, avec des chênes si grands qu’on pouvait y entrer des chevaliers armés dans leurs creux.

plantes comestibles

Plus haut, au milieu des conifères, la botaniste nous fait goûter les jeunes pousses d’un épicéa, parfaitement comestibles et très riches en vitamines. Là encore, une histoire. Elle nous raconte comment, arrivé au Canada en souffrant de scorbut, l’équipage de Jacques Cartier a été sauvé par ces mêmes pousses d’épicéa, qui ont guéri leur carence.

epicea

Notre chemin nous amène ainsi jusqu’à surplomber la tourbière, toujours rythmé par les explications et récits de Caroline. Loin du marécage que l’on peut s’imaginer, la Tourbière du Peuil est verdoyante, couverte d’herbes comme des petits coussins végétaux. Sur ses bords, une prairie luxuriante et fleurie s’étale.

tourbière du peuil

plantes comestibles

Dégustons quelques plantes comestibles

Après ce chemin de découverte des plantes comestibles, nous partageons un repas ensemble. C’est l’occasion pour Caroline de nous faire goûter quelques préparations aux plantes. On retrouve l’épicéa que l’on a goûté plus tôt, mais cette fois préparé en sirop. Le goût est sucré, doux et agréable. Pour l’accompagner, notre guide nous régale d’une des recettes de son invention : le brownie aux orties et au sureau noir. Un vrai régal, qu’on ne peut que trop vous conseiller !

plantes comestibles

Pour vous immerger dans ce voyage gustatif, Caroline vous propose une seconde découverte de la Tourbière du Peuil. Elle aura lieu le 25 juillet prochain, pensez donc bien à vous y inscrire !

Et pour une découverte en autonomie, Caroline est l’auteure de plusieurs ouvrages sur les plantes et livres de recettes. Certains sont réalisés avec sa propre maison d’édition, « L’Aventure au Coin du Bois ». N’hésitez donc pas à lire, apprendre, cueillir et cuisiner.

Quelques règles et précautions restent néanmoins de bon ton lorsque l’on s’aventure dans le domaine des plantes culinaires. En premier lieu, on ne rappellera jamais assez la nécessité de bien identifier ses plantes. Le célèbre ail des ours, mal identifié, peut s’avérer être du muguet, toxique pour l’humain. On prend donc toujours le temps d’analyser la plante, et on ne la consomme pas en cas de doute.

Une autre précaution à prendre est de toujours s’assurer que l’on peut cueillir la plante que l’on souhaite déguster. En effet, certaines espèces sont protégées, et les prélèvements sont donc interdits ou limités à la contenance d’une main. Pour s’assurer que l’on peut prélever notre plante, le site Tela-Botanica répertorie toutes les espèces protégées. Si l’on se trouve dans un espace naturel sensible, le prélèvement de n’importe quelle espèce sera totalement interdit. On ne pourra le réaliser que dans le cadre de sortie avec un guide. C’était par exemple le cas de notre sortie du jour à la Tourbière du Peuil.

Liens et ouvrages utiles

Planning des excursions ENS avec le Département

Le Petit Traité Rustica des Plantes Sauvages Comestibles – par Caroline Calendula

Cuisiner la Nature – par Caroline Calendula (avec la recette du fameux brownie aux orties)

Les Cahiers Pratiques de l’Aventure au Coin du Bois

Recette du sirop d’épicéa – blog de Caroline Calendula

tourbière du peuil

  • Toujours armée de mon appareil photo, vous me retrouverez souvent en montagne, pour vous faire découvrir nos grands paysages à travers mon œil. Mais parfois, je vous emmène aussi dans des escapades gourmandes au travers de Grenoble, ou encore à la découverte de nos artisans et créateurs. Vous me suivez dans mes aventures ?

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