Du théâtre intense et lumineux à la Faïencerie

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Pièce qu’on devine aussi intense dans son propos que dans sa forme, Noires mines Samir se jouera le vendredi 14 novembre à la Faïencerie, à La Tronche. Comme on était intrigué par l’hybridité de la forme, entre théâtre et documentaire, on a interrogé son metteur en scène Antoine d’Heygere.

« C’est un homme enfant. Et comme peuvent être les enfants : d’une très forte intensité, vers le haut comme vers le bas. » Antoine d’Heygere, le metteur en scène de Noires mines Samir décrit ainsi avec attachement la personne qui lui a inspiré son personnage de Samir. Car la pièce, programmée à la Faïencerie le vendredi 14 novembre, tient du théâtre documentaire. Le metteur en scène a fondé son écriture sur des entretiens menés avec un homme rencontré dans un hôpital psychiatrique de l’agglomération lilloise. Son histoire et sa personnalité l’ont fasciné. Il nous raconte pourquoi.

Faïencerie La Tronche spectacle novembre 2025
Photo Nicolas Drouet
« C'est un homme enfant. Et comme peuvent être les enfants : d'une très forte intensité, vers le haut comme vers le bas. »

Antoine d’Heygere, metteur en scène de Noires mines Samir

Du tragique...

Le résumé de la pièce aurait de quoi inquiéter qui redoute la noirceur d’un destin profondément tragique. « Samir a grandi dans la banlieue de la banlieue de Lille, dans une cité de mineurs d’une extrême pauvreté. Un quartier hautement criminogène avec l’alcool et les tentations de drogue un peu partout autour de lui. Il vient d’une famille de mineurs algériens », résume le metteur en scène. Dans ce contexte qu’on devine assez peu porté vers la tolérance et l’acceptation des différences, il découvre son homosexualité à l’âge de 13 ans, en même temps qu’il se met à sniffer la colle, la drogue des pauvres. Ça fait beaucoup pour un seul homme, non ? « C’est sûr ! Mais la pièce donne à voir cet homme qui, malgré toute la dureté de son existence, est lumineux et plein d’amour et de poésie. »

Photo Nicolas Drouet

… à la lumière

D’après les excellentes critiques du spectacle et les propos du metteur en scène, on devine en effet que la pièce, à l’instar de son protagoniste, parvient à transcender le malheur. Grâce aussi à une astuce narrative qui offre presque une seconde chance au personnage. « J’avais envie de montrer ce que moi j’imagine qu’aurait pu être Samir. Ou ce que lui aurait voulu être si on l’avait accompagné, si la société l’avait un peu plus protégé », défend Antoine d’Heygere. Peut-être serait-il devenu « ce joli comédien élégant et gracieux qu’on voit au plateau »… On devine que cette dissociation entre le « vrai » Samir (la cinquantaine abîmée) et le Samir « fantasmé », incarné à la Faïencerie par le charismatique (et jeune) Walid Caïd, apporte un vrai souffle dans cette histoire. « Il ne faut pas que les spectateurs craignent la noirceur du propos. La poésie et l’humour même (grâce à l’autodérision de Samir) occupent une vraie place ! », achève de nous rassurer un metteur en scène enthousiaste.

Noires Mines Samir, à La Faïencerie
74 Grande Rue, La Tronche
Le 14 novembre, à 20h
billetterie@la-faiencerie.fr | 04 76 63 77 49
Réservations 

  • En tant que journaliste et biographe, j’aime entendre et raconter toutes les histoires. En particulier celles qui concernent les habitants de ma ville d’adoption. Vous en trouverez quelques-unes ici.

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