Les Rencontres Ciné Montagne, vous connaissez bien sûr, au moins de réputation. Pour cette nouvelle édition (la 27e !) qui aura lieu du 4 au 8 novembre 2025 au Palais des Sports, on retrouvera ce qui fait la force de l’évènement, soit une sélection de films de qualité mettant en scène des aventures aussi humaines que sportives. Mais cette année, on aimerait souligner aussi l’esprit des Rencontres dont on entend moins parler et qui perdure pourtant tout au long de l’année. Au-delà des films projetés, dont on va bien sûr vous donner nos coups de cœur, on a envie d’évoquer les à-côtés, hors-les-murs, qui nous semblent tout aussi passionnants.
De belles aventures humaines
Côté grand écran, la ligne éditoriale des Rencontres Ciné Montagne est respectée. Aussi trouve-t-on les fameux films mettant en scène d’authentiques exploits sportifs. Ceux qui vous donnent littéralement le vertige. Dans une montagne non mécanisée de préférence et en limitant les expéditions lointaines, histoire de ne pas encourager les aventures à forte empreinte carbone. Dans cette catégorie, on a particulièrement apprécié La pointe Pessey (projeté mardi 4 novembre) qui raconte l’histoire d’amour entre Iris, du Grand Bornand, et la pointe Percée qu’elle contemple depuis toujours puisqu’elle vit à ses pieds. On ne peut pas faire plus local. Sa technique ? Se déplacer sur ses jambes en courant. Le trail, donc. Une fille simple et attachante dont on perçoit d’autant mieux la personnalité qu’elle nous est décrite par son frère jumeau via une voix off touchante.
De la sororité et de la grimpe
Aux Mondaines, on ne se refait pas : on aime frissonner devant les performances sportives, mais on jettera toujours notre dévolu sur les films à l’empreinte profondément sociétale. Ce qui tombe bien car les Rencontres Ciné Montagne n’en sont pas avares. On pense ainsi au joli Sama (projeté samedi 8 novembre).
Tout nous plaît ici, de la réalisation sensible – avec ses plans poétiques qui apaisent après les images virevoltantes filmées au drone – à l’histoire, profondément humaine. Ce moyen métrage suit Hiba, réfugiée syrienne, et Sabine, citoyenne libanaise, qui vivent toutes deux dans la plaine de la Bekaa au Liban. Les deux femmes pratiquent l’escalade dans un contexte social difficile. Et c’est bien à ce niveau-là que se situe plutôt l’exploit. Un film lumineux. Toujours du côté de la sororité et de l’escalade, Zahir (vendredi 7 novembre) donne à voir, en Suisse cette fois, de belles images de solidarité féminine dans l’effort.
Comme le narrateur, tout cela nous a ému. Constater comme la pratique du sport symbolise la vie qui continue. Voilà une belle leçon d’humanité.
La montagne pour tous
On ne peut que vous recommander Forward (projeté jeudi 6 novembre) pour sa protagoniste chaleureuse et courageuse. Anjelica Avella aime randonner pour laisser de côté tous ses soucis : son statut d’aidante auprès de sa mère, sa nécessité de cumuler les emplois… En pratiquant son activité, elle n’a pu que constater que les femmes grosses et de couleur étaient complètement absentes de ces beaux espaces pourtant si bénéfiques pour la santé mentale. Aussi organise-t-elle une communauté autour d’elle, ce qui est bien beau à voir.
Au sujet des bienfaits de la montagne sur la santé mentale, on a également repéré l’atypique Talk to Franck (mercredi 5 novembre). Ce court métrage original adopte le point de vue de Frank, le cocker de Maleek, qui se réjouit de la passion de son humain pour la montagne. Forcément. Vous l’avez compris, nos coups de cœur sont donc humains, et canins, avant tout.
Passeurs de montagnes
Enfin, on salue le travail de fond effectué par les Rencontres Ciné Montagne au-delà des films. Et ce tout au long de l’année. Le parcours « Passeurs de montagnes », dont la saison 2 a eu lieu cette année, s’avère une bien belle aventure elle aussi. Le but ? « Emmener des jeunes de quartiers grenoblois en montagne à proximité pour qu’ils se rendent compte que la montagne, toute proche, est aussi à eux », nous explique Marie Chedrue, coordinatrice des Rencontres.
Dans les faits, le coordinateur du projet Nadir Dendoune, journaliste, écrivain et documentariste, a accompagné les jeunes en question lors de diverses sorties en montagne. Si vous avez envie de mieux comprendre cette démarche d’action culturelle, rendez-vous le vendredi 7 novembre au Palais des sports. Les apprentis randonneurs et Nadir Dendoune monteront sur scène pour raconter leur montagne. Une exposition installée au Palais des Sports leur est également consacrée. Une belle manière de prouver dans les faits ce que disent nos films préférés de la sélection : tout le monde peut profiter des paysages grandioses offerts par la montagne.
Passée cette distribution de bons points, il est temps pour nous de vous révéler nos coups de cœur.
Préserver la montagne
Si nous pouvons tous pratiquer, à notre niveau, une activité en montagne, nous avons tous la responsabilité de préserver ces merveilleux sites qui nous entourent. Hillary Gerardi, marraine de cette édition et championne de trail engagée sur les enjeux du changement climatique en montagne, met un point d’honneur à le rappeler : « L’engagement, c’est pour tout le monde. En tant qu’athlète, je pense qu’on a justement une responsabilité de s’engager et de partager avec notre public. ». Les Rencontres œuvrent également dans ce sens en multipliant les actions. « Donne une seconde vie à ton matos » en est une. Tout est dans le titre. Concrètement, au Stand « Worn Wear Patagonia », chaque soir au Palais des Sports, vous pouvez apporter votre polaire préférée (même si elle n’est pas de la marque portée par le stand) et on vous la répare gratuitement !
Rencontres Ciné Montagne
Palais des Sports, Grenoble
Du 4 au 8 novembre
Programme