De la performance, mais pas que, aux 26e Rencontres ciné-montagne

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Du 5 au 9 novembre 2024 se tient la 26e édition du rendez-vous des passionnés de films et de montagne.

Pour s’être penché sur la programmation, nous pouvons vous dire que ces Rencontres ciné-montagne, qui ont lieu au Palais des sports, réservent de belles surprises à toutes et tous, même à celles et à ceux qui ne se passionnent guère pour le freeride et autres performances liées aux sports extrêmes. La preuve ici.

Aux Mondaines, nous sommes plus friandes d’aventures humaines que d’exploits sportifs aux accents prométhéens. Et c’est bien pour cette raison que nous suivons chaque année avec attention les Rencontres ciné-montagne, dont la 26e édition aura lieu du 5 au 9 novembre 2024 au Palais des sports. Les critères qui président à la sélection des films font certes la part belle aux performances liées à la pratique de la montagne, mais ils laissent aussi une large place à une dimension réflexive franchement intéressante (et ça, on aime).

Notamment quand il s’agit de montrer comment la montagne peut se révéler inclusive, par exemple avec les femmes qui y ont toute leur place. Il y a aussi les athlètes porteurs de handicaps tels que Erik Weihenmayer, grimpeur aveugle au centre du film “Soundscape” (vendredi 8 novembre). On en profite d’ailleurs pour saluer le parti-pris de l’équipe des Rencontres ciné-montagne qui a décidé de sous-titrer l’ensemble des films projetés, dans un soucis d’accessibilité aux spectateurs sourds et malentendants. 

Passée cette distribution de bons points, il est temps pour nous de vous révéler nos coups de cœur.

Quel(s) avenir(s) pour l’himalayisme ?

Vous faites peut-être partie de ces 35 millions de spectateurs qui ont visionnés le documentaire “Kaizen , qui retrace l’ascension de l’Everest par le Youtubeur Inoxtag. Si ce n’est pas le cas, vous en avez forcément entendu parler. Ce qui est sûr, c’est que vous avez dû relever que les discussions vont bon train sur le sujet notamment en ce qui concerne le recours aux fameux sherpas, le passage par ces camps de base qui prennent des allures de Club Med ou encore ce tourisme, quasi de masse, qui s’organise sur le toit du monde. Pour engager la discussion et mettre à jour différents points de vue (sans chercher la confrontation polémique infertile, nous dit-on), les Rencontres ciné-montagne organisent une conférence-débat samedi 9 novembre, à 11 heures, à l’Amphithéâtre du centre-ville. C’est gratuit et sans réservation. Un moment d’échange qui, mine de rien, vaut le détour car il fait écho à grands nombres de problématiques actuelles dépassant le cadre même de la montagne. Parmi les intervenants, Mathis Dumas, le guide qui a accompagné Inoxtag, et, dans un tout autre genre, Symon Welfringer, Grenoblois qui a gravi, avec Charles Dubouloz, le Hungchi par sa face ouest, un sommet non encore atteint par cette voie-là dans un pur style alpin (c’est-à-dire sans oxygène, avec des crampons et toute une technicité d’alpiniste chevronné).

 

“Climbing never die”

Le profil léger du narrateur de “Climbing never die (samedi 9 novembre), loin d’agacer, prend tout son sens. Il le reconnaît d’emblée lui-même, il était prêt à faire la promotion d’à peu près tout et n’importe quoi du moment que la chose en question se rapportait à l’escalade. 

Rencontres Ciné Montagne
Rencontres ciné montagne

Et puis, à l’occasion de sa rencontre à Munich avec le capitaine de l’équipe ukrainienne d’escalade, Danyil Boldyrev, son regard sur le sport a changé. Il décide même d’accompagner le champion dans son pays et c’est là, véritablement, que sa conception de l’escalade bascule complétement. Et la nôtre en même temps. Voir de jeunes grimpeurs s’entraîner dans des salles de bloc privées de lumière et de chauffage tout en gardant le sourire. Les suivre alors qu’ils se rendent à l’entraînement sous les alertes à la bombe sans même ciller. 

Comme le narrateur, tout cela nous a ému. Constater comme la pratique du sport symbolise la vie qui continue. Voilà une belle leçon d’humanité.

Mataperra ou la rencontre de la danse et de la grimpe

Parmi les films que nous avons pu visionner, “Mataperra” (mercredi 6 novembre) nous a particulièrement touché par sa poésie. Ce qui tient beaucoup à sa protagoniste, Yelda, grimpeuse expatriée à Montréal qui décide de revenir à Cuba pour réaliser trois ascensions particulièrement exigeantes. 

Rencontres ciné montagne
Photo Jorge Luis Pimentel

Si le défi était exclusivement physique, il nous aurait laissé de marbre, mais la démarche toute personnelle de l’athlète dit beaucoup de son attachement à sa terre. C’est chez elle, en grimpant la roche de son pays, qu’elle semble partir en quête d’elle-même. Nous apprécions tout particulièrement la lumière, souvent crépusculaire des plans, qui sied si bien au langage corporel de la danseuse. Car Yelda danse aussi, ce qui dote sa manière de se hisser au plus près de la pierre d’une fluidité singulière.

Rencontres ciné montagne 2024
Photo Jorge Luis Pimentel
« L’escalade est la plus honnête des danses »

Yelda, dans Mataperra 

En l’observant, nous comprenons tout à fait ce qu’elle veut dire.

Pour les enfants

Le mercredi 6 novembre, c’est gratuit pour les familles et le programme est vraiment chouette. En guise d’entractes entre les projections, les enfants sont invités à participer à des ateliers de découverte et de sensibilisation à la nature et à l’environnement. 

Rencontres ciné montagne 2024
Photo Bruno Lavit

Un écho à la ligne éditoriale de ces Rencontres ciné-montagne dont nous dit-on qu’elles souhaitent mettre en valeur une montagne non aménagée, une montagne dont l’accès ne se fait pas à grands renforts de véhicules motorisés. Nous ne verrons donc, dans les films proposés, aucun athlète déposé en hélicoptère tout en haut d’un sommet immaculé. Il n’est pas non plus question de glorifier les expéditions lointaines mais plutôt de montrer que l’aventure est à portée de main. Nul besoin de faire des dizaines d’heures d’avion pour trouver de beaux sommets à gravir ou de fabuleux paysages de montagne à arpenter. Il suffit tout simplement de lever les yeux et regarder autour de soi. 

Rencontres ciné-montagne
Palais des Sports, Grenoble
Du 5 au 9 novembre 
Programme  

 

  • En tant que journaliste et biographe, j’aime entendre et raconter toutes les histoires. En particulier celles qui concernent les habitants de ma ville d’adoption. Vous en trouverez quelques-unes ici.

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