C’est avec la belle énergie de Nadia Probst, fondatrice de La table à la Montagne, que nous vous emmenons pour ce 8ème épisode dans le village pittoresque de Saint-Antoine-l’Abbaye. Classé parmi les plus beaux villages de France, il se situe à une petite heure de Grenoble, à la lisière de la Drôme. Au coeur d’un paysage valloné, l’imposante église abbatiale est un véritable joyau de l’architecture Gothique, elle surplombe ce magnifique bourg qui a gardé tout son charme d’antan.
L’escapade incontournable des passionnés d’histoire et de patrimoine
Dès sa première visite, Nadia tombe sous le charme de Saint-Antoine-L’Abbaye. Elle flâne dans les venelles du bourg, des jolies ruelles pavées, à demi-couvertes. À l’instar des traboules de Lyon, elles aussi, ont leur part de mystère. Où nous conduisent-elles ?
Les maisons à colombages typiques, côtoient les maisons bourgeoises aux façades percées de magnifiques fenêtres à meneaux. Protégées par de solides remparts, ces vestiges monumentales saisissent par leur authenticité et nous plongent au cœur du Moyen Âge.
En haut du village, la beauté de la Mairie et de l’Office du Tourisme nous invite à lever la tête. On admire leurs façades, finement ouvragées, puis leurs toits dauphinois aux tuiles vernissées, aux couleurs vives et aux dessins géométriques, répliques des hospices de Beaune.
Passés les porches de l’imposant et majestueux Hôtel de Ville, nous parvenons sur la place principale, bordée par deux allées de platanes. On y découvre des auberges, des échoppes et autres restaurants, proposant aux visiteurs, le temps d’une pause rafraîchissante, de savourer, les produits locaux.
Juxtaposée à l’Abbaye, on trouve une série de bâtiments historiques dont certains abritent le musée, le noviciat et les grandes écuries. Ces derniers recèlent une superbe exposition portant l’accent sur les parfums thérapeutiques et un jardin médiéval où s’invitera La table à la Montagne de Nadia.
Chronique d’une Abbaye : initiation ludique de l’histoire des moines guérisseurs
En 1979, à une époque où le noviciat accueillait encore les futurs moines, ce lieu est devenu un musée où l’histoire riche et mouvante des hospitaliers de Saint-Antoine est retracée. Du XIe au XVIIIe siècle, des femmes, des hommes, des laïques puis des religieux se sont succédés pour accueillir des foules toujours plus nombreuses. Au fil des âges, les moines développeront des compétences approfondies en médecine, soigneront les visiteurs avec notamment des plantes, des repas nourrissants et utiliseront même des parfums comme remède.
Cet art de vivre sobre, proche de la terre et cette sagesse médiévale séculaire font écho au projet La table à la montagne de Nadia : offrir une nourriture simple, saine en utilisant les plantes et aromates cultivés ou sauvages, que l’on peut trouver près de soi. Prendre soin grâce à une alimentation équilibrée, au choix judicieux des aliments et condiments, un enseignement et une transmission plus nécessaire que jamais.
« Quand le parfum portait remède », une expérience sensorielle
La visite continue dans une autre partie des bâtiments du couvent : les Grandes Écuries. Nous découvrons la superbe exposition traitant des vertus du parfum.
Pendant des siècles les parfums ont été utilisés pour soigner, aujourd’hui, on utilise le parfum pour séduire, cependant, le parfum de l’antiquité jusqu’au 19ème siècle à été aussi considéré comme un médicament… Napoléon avalait de l’eau de Cologne pour se prémunir des maladies.Annyck le Guérer – Écrivaine, anthropologue et chercheuse spécialiste du Parfum, commissaire de l’exposition – Quand le parfum portait remède.
Dès le Moyen Âge, les jardins des moines font une place importante aux plantes médicinales. Dans ces jardins, on cultive herbes aromatiques, fleurs, arbres fruitiers et racines. Chaque végétal sert à composer des remèdes odorants pour prévenir les maladies et soigner.
Eau des carmes, eau de lys, de rose… Nadia ferme les yeux et s’imprègne des odeurs. Chaque parfum la transporte dans un nouvel univers olfactif. Une source d’inspiration qu’elle compte bien proposer à ses prochains invités, après élaboration de recettes novatrices.
S’accorder une parenthèse dans le jardin médiéval
Après avoir humé l’ultime inspiration aux mille parfums, Nadia poursuit la visite et découvre, émerveillée, un petit jardin jalonné de plantes, de fleurs multicolores, d’arbres issus du bassin méditerranéen et imaginé comme trait d’union entre Orient et Occident.
Cet espace a été pensé par l’architecte Paysagiste Patrice Taravella.
Quatre jardins, quatre histoires, quatre haltes ponctuées de plantes exubérantes, d’herbes aromatiques, de fleurs et d’arbres fruitiers réunis par l’eau d’une fontaine et de bassins, éléments inhérents et fondateurs de l’essence même du jardin.
Un vrai dépaysement, une respiration pour contempler les fleurs et les oiseaux qui viennent boire et se rafraîchir dans la fontaine. Tous les ingrédients à la rêverie sont réunis.
C’est dans ce jardin luxuriant que Nadia installe « La table à la montagne » auprès de son invitée, Géraldine Mocellin, la Directrice du musée de Saint-Antoine-L’Abbaye. C’est autour d’une tisane « Le secret de l’Abbaye » que Géraldine nous fera partager l’amour qu’elle porte à son musée et à ses richesses.
Le site est très attachant, j’y travaille depuis 31 ans, mon premier poste et je n’en suis jamais repartie. […] J’aime travailler dans ce lieu, en offrant aussi aux visiteurs une pluralité d’exposition. Chacune entre en résonance avec l’histoire des lieux, c’est extrêmement important, parfois, il y a des petites touches contemporaines, à travers la danse, les arts plastiques ou le théâtre…
Géraldine Mocellin, Directrice du Musée de Saint-Antoine-l’Abbaye
Une visite inspirante et nourrissante pour un nouveau projet » La table à la montagne »
La table à la montagne est une invitation à prendre son temps, partager un moment privilégié dans des endroits insolites comme le sommet d’une montagne lors d’un coucher de soleil. Nadia aime la simplicité, la joie que nous procure un bon repas partagé avec une personne que l’on apprécie, un art de vivre où contemplation et gastronomie vont de paire.
Il allait de soi qu’elle serait un guide parfait pour notre visite du musée de Saint-Antoine-L’Abbaye.
C’est un patrimoine à découvrir absolument. Une occasion de flâner dans ce magnifique joyau médiéval, de visiter le musée et les salles annexes, les expositions temporaires et la douceur de vie qu’inspire ce lieu. Un ressenti hautement vibratoire ! Nadia
En discutant avec Géraldine, elles concluent que l’aventure ne fait que commencer. Désormais, elles ont la volonté commune de poursuivre l’aventure : revenir à Saint-Antoine-l’Abbaye, convier une personnalité, pourquoi pas Frédéric Lenoir (sociologue et écrivain, spécialiste d’histoire des religions).
Osons rêver ! La table à la Montagne sur les toits de l’église, une vue imprenable sur le bourg, un repas préparé avec l’amour du travail bien fait. Autour de la table, des amis et au menu, les produits du jardin médiéval… et cela, juste l’espace d’un moment de convivialité, de poésie, lors duquel le temps se sera arrêté !
Musée de Saint-Antoine-l’Abbaye
Le Noviciat
38160 Saint-Antoine-l’Abbaye
Téléphone : 04 76 36 40 68
Entrée gratuite
Retrouvez tous les musées du département ici : musees.isere.fr
Suivez toutes les actualités sur Facebook et Instagram