Le danseur et chorégraphe japonais Hiroaki Umeda a développé un langage à la croisée de la danse et des arts numériques. Son univers singulier lui vaut une renommée internationale qui fait de sa venue à l’Hexagone de Meylan mardi 8 octobre un événement à part. Alors, on vous en parle.
« Il n’y a pas de différence entre la lumière et moi. »
Quel illuminé a prononcé cette drôle d’assertion ? C’est le danseur et chorégraphe japonais Hiroaki Umeda, programmé à L’Hexagone de Meylan mardi 8 octobre à 20 h. Pour comprendre cette phrase qui nous a d’abord fait sourire, on jette un œil aux images qui montrent la silhouette gracile du danseur onduler au sein de flots lumineux projetés sur une scène. Et c’est pourtant vrai, ce corps-là semble directement connecté à la lumière.
Le pouvoir hypnotique de ce tableau, on le devine, doit être décuplé dans les conditions du spectacle vivant. Alors on se félicite d’avoir la chance de pouvoir capter cela à Meylan car l’artiste nippon, s’il se produit volontiers dans les grandes cités de ce monde, n’est que rarement en région, selon le mot consacré. Bravo donc au programmateur de la salle d’avoir su l’attirer jusqu’à nous.
Le lâcher-prise
« Entre installation cinétique et show laser, la patte d’Umeda est unique », a jugé un critique de Télérama au sujet du langage de l’artiste. On reconnaît bien sûr dans ce travail cette aspiration de l’Hexagone à mêler les arts et les sciences.
De fait, la danse d’Hiroaki Umeda interagit réellement avec les arts numériques. Son corps en mouvement ne prend pas simplement pour toile de fond des projections lumineuses azimutées. Non, il semble en symbiose avec elles. Cela bien sûr par la grâce d’une orchestration d’ordre scientifique à laquelle nous ne comprenons pas grand-chose. Mais qu’importe. Le chorégraphe le dit. Ce n’est pas le sens qui l’intéresse mais les sensations. On nous enjoint sans cesse à lâcher-prise. Ce type de spectacle paraît à même de nous y aider.
La danse
Hiroaki Umeda a d’abord été photographe – langage de la lumière par excellence – avant de devenir danseur de hip-hop.
On reconnaît dans la fluidité ou, au contraire, dans le caractère heurté de son langage corporel la grammaire de ces premières influences. Auxquelles se superpose ensuite la lente précision du buto. Mais finalement on perçoit vraiment la singularité d’un langage qui s’est forgé au fil du temps et qui existe en soi, même sans son extraordinaire interférence avec les arts numériques. Ne serait-ce que pour la beauté de cette danse-là, on a bien envie de se laisser happer par la lumière du danseur nippon.
L’Hexagone Scène Nationale
24 rue des Aiguinards, Meylan
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En tant que journaliste et biographe, j’aime entendre et raconter toutes les histoires. En particulier celles qui concernent les habitants de ma ville d’adoption. Vous en trouverez quelques-unes ici.