Alpins, 7000 ans d’histoires : l’exposition incontournable du Musée dauphinois

Raconter l’histoire des sociétés alpines sur 7000 ans, dans sa complexité et sa diversité sans oublier nos questionnements contemporains, voilà le défi qu’a entrepris le Musée dauphinois avec cette nouvelle exposition d’envergure. Pari réussi ! Après plus de deux ans de gestation, mûrie d’une réflexion collective tout en s’appuyant sur l’expertise et le vécu des habitants, cette muséographie offre un spectacle interactif et très enrichissant. La montagne alpine et ses habitants, au travers de cette exposition, nous invite à (re)découvrir son histoire inspirante. Cette visite ravira autant les adultes que les enfants avec son parcours interactif conçu pour le jeune public. 

La montagne alpine, un espace de prédilection pour le Musée dauphinois

Accroché au flan des pentes de la Bastille et entouré des trois massifs : Belledonne, Chartreuse et Vercors, le Musée dauphinois, musée du Département de l’Isère, prend place dans le somptueux couvent de Sainte-Marie d’en-Haut en 1968. Depuis, ce musée ne cesse de s’intéresser aux habitants des massifs d’en haut.

Inaugurée en octobre 2023, cette exposition « Alpins. 7000 ans d’histoires » prend la suite de l’ancienne exposition de référence « Gens de l’Alpe » qui a bercé plusieurs générations avec ses 25 ans d’existence. La scénographie inédite (carte en relief animée, films d’animations, cartels numériques augmentés) nous invite dans une exposition rythmée d’un parcours en trois temps dont le fil rouge démontre la mobilité et la richesse culturelle des habitants d’en haut et ce depuis des millénaires. 

Un parcours de la vie des populations alpines en trois temps 

En partant du néolithique, 7500 av. J.-C en passant par l’époque gallo-romaine, jusqu’au 19e siècle, le visiteur est invité dans un voyage dans le temps avec des pièces de collection d’une grande qualité. Dans la première salle, se présente une grande table interactive en 3D. Ce mapping vidéo aiguise notre curiosité et montre efficacement les mobilités humaines des Alpes depuis ses premiers peuplements. 

Changement d’atmosphère au sein du deuxième espace pour aborder le quotidien des « gens de l’alpe » au 19ème siècle, des décors reconstitués sous forme de dioramas nous font rentrer dans l’intime des maisons souvent communautaires des alpins. Les objets du quotidien : clavettes, cloches de caprin, coffres… collectés notamment par Hippolyte Müller, fondateur du musée, témoignent de l’existence d’un art populaire montagnard. Ces merveilles pourraient faire taire certains préjugés sur le caractère arriéré de la population alpine. 

Enfin le troisième volet, de témoignages en témoignages en passant par un film d’archives et un mur d’images, propose au visiteur de faire face aux accélérations de l’histoire, une invitation à se questionner sur le défi climatique à relever. 

Un parcours ludique empreint d’un imaginaire riche. 

Tout particulièrement pour cette exposition, le jeune public est mis à l’honneur. Il est accompagné tout au long de la visite par Charlotte, une jeune bergère, et son chien Djoka, imaginés par l’association « Histoire de … » et par l’illustratrice grenobloise Flore Henocque. Ces personnages imaginaires rythment les moments forts du parcours avec des stations de médiation, proposant jeux et manipulations.

Pendant les vacances scolaires, un programme d’animations fait la part belle au jeune public et offre des visites réservées exclusivement aux familles avec des programmes adaptés : contes, ateliers, goûters.. 

Pas si crétins les alpins ! 

Rompre avec les représentations négatives des populations alpines, c’est ce que l’on retiendra notamment de cette visite. Bien que les populations vivent dans des endroits difficiles d’accès et reculés, on apprend que les gens d’en haut sont bien plus instruits que les gens des vallées. Chiffres à l’appui grâce à une étude réalisée à la fin du 18ème siècle, 95% des hommes du Queyras et du Briançonnais, habitants de hautes vallées, peuvent signer contre 40% dans les vallées. Les femmes ne sont pas en reste avec les proportions suivantes : 70% contre 10% dans les villes et vallées. 

Loin des clichés, ce sont ainsi des populations très instruites et notamment grâce à la présence de colporteurs, des vendeurs d’objets et de livres, mais aussi et surtout à celle d’enseignants. Bon nombre viennent de l’Oisans et du Briançonnais. Ils « portaient au col », d’où leurs noms, des objets divers : ustensiles de cuisine, plantes, images, cahiers. Pour la plupart protestants, certains colporteurs prennent le chemin de l’exil à la fin du 17ème siècle avec la révocation de l’édit de Nantes. Pour autant, la circulation des savoirs subsiste à cet évènement. 

Une programmation pour toute la famille.

Autour de cette exposition de référence, le musée propose de nombreuses animations pendant les vacances scolaires avec des visites guidées, des ciné-goûters, des contes, des ateliers-goûters. A vos agendas, le Musée dauphinois reste un incontournable pour nous faire rêver et voyager pendant nos jours de congés. 

Un remerciement particulier à Olivier Cogne, directeur du musée Dauphinois, Amélie Thomas, chargée de projet et de la communication et Tien Nguyen Phuc, assistant muséographe, pour nous avoir permis de découvrir cette exposition.

Musée Dauphinois

30, rue Maurice Gignoux, Grenoble

Entrée gratuite, ouvert tous les jours sauf les mardis, de 10h à 18h du lundi au vendredi et de 10h à 19h le samedi et le dimanche.
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