Ce soir, partons à la découverte de la vie crépusculaire le long des berges de l’étang de Lemps. C’est dans le nord Isère que nous vous donnons rendez-vous, pour découvrir un monde différent de nos habitudes.
L’espace naturel sensible de l’étang de Lemps
Niché à proximité du petit village d’Optevoz, au cœur de l’Isle Cremieu, l’étang est dissimulé derrière un épais feuillage. Classé espace naturel sensible, l’étang abrite pas moins de 150 espèces animales, et 457 espèces végétales inventoriées.
Avec une faune et flore d’une telle richesse, on comprend bien la protection de cet espace. Parmi les espèces répertoriées, on trouve notamment la tortue cistude, espèce menacée, et emblème du site.
Pour cette excursion, c’est Esther qui sera notre guide. Visage calme, voix basse pour ne pas déranger les habitants animaliers. Elle commence par nous initier aux pratiques à adopter pour une observation réussie de la vie sauvage.
Prenez note donc. L’on apprend que tout ce qui pourra nous identifier comme prédateur étranger est à éviter. Pas de parfum pour observer les animaux. Les couleurs vives sont également à proscrire, notre but est de se fondre dans l’environnement.
Esther prend également le temps de nous présenter les appeaux, petits objets imitant les cris d’animaux pour expliquer la diversité des chants. Puis une fois cette présentation achevée, notre guide nous emmène sur ses pas en direction de l’étang.
Calme et observation au crépuscule
Il est 21h, et le soleil disparaît derrière les nuages. L’ambiance est feutrée, on parle à voix basse et on essaie d’avoir le pied léger. La forêt bruisse tout autour de nous dans ce calme, laissant entendre les derniers chants d’oiseaux avant la nuit.
Notre chemin nous conduit à un observatoire niché au dessus de l’étang de Lemps. Cabane en bois percée de fentes, l’observatoire est là pour admirer sans déranger. Cachés et silencieux, on observe la faune locale. Les silhouettes des oiseaux se reflètent sur la surface miroitante de l’étang.
Plus loin, des ondulations sur l’eau nous alertent qu’une libellule vient de déposer ses œufs. Esther nous prête ensuite sa longue vue pour mieux observer, et l’on profite du spectacle d’un ragondin comme s’il était à côté de nous.
Le jour décline de plus en plus, il est donc temps de quitter l’observatoire pour s’avancer vers la prairie qui borde l’étang de Lemps, et tenter d’y observer les animaux du soir. Silence toujours, discrétion. On marche soigneusement en éviter les cailloux qui crissent, sensibles à la nécessité de ne pas alerter la faune de notre présence.
La prairie s’étend dans le crépuscule gris, comme un étang de verdure. Ce soir, pas de grands animaux à l’horizon. Il ne faut après tout pas oublier que rien ne nous garantit leur venue, nous ne sommes ici que des spectateurs invités. Esther réussit néanmoins à attraper une sauterelle, que l’on peut admirer de tout près. Avant de la relâcher dans son milieu naturel, évidemment.
La nature s’anime à la tombée du jour
Cette fois la nuit commence bel et bien à nous rattraper. Les bruits de la forêt changent. On se sent apaisé, aux abords de cet étang, dans ce grand calme. La symphonie de la nature berce l’esprit et le repose. Le temps des images est fini, car le jour s’en va.
Il est maintenant l’heure de fermer ses yeux et d’ouvrir ses oreilles pour écouter. Écouter le trottinement d’un lièvre, les chauve souris qui se mettent à voler, et les milles autres bruits qui jaillissent des fourrés. Un nouveau monde aveugle s’esquisse pour nous. Un monde intriguant, parfois effrayant, mais fascinant.
Cette excursion à l’étang de Lemps nous offre au final une expérience inédite, différente. Loin du grand jour où l’on se promène habituellement, c’est une escapade qui nous propose la nature autrement. On y apprend à ralentir, attendre et observer. À écouter aussi, même si l’on ne peut plus regarder. C’est donc le cœur et l’esprit riches de cette expérience que l’on repart, ressourcées et apaisées. Et prêtes, pour nos prochaines aventures, à prendre le temps de regarder et écouter.
Si vous aussi, vous souhaitez profiter de la nature autrement, plus calmement, le département de l’Isère vous propose des sorties gratuites. Accompagnés de guides, différentes thématiques vous sont proposées pour (re)découvrir forêts, montagnes et marais.
Liens utiles :
(Attention : prendre l’itinéraire passant par le village d’Optevoz, et non l’autre route proposée par Maps. Cette route est en fait une piste forestière peu pratique)
Pour aller plus loin :
Si le sujet des espaces naturels sensibles attise votre curiosité, vous pouvez consulter l’Atlas des espaces protégés en France, ouvrage se voulant un guide informatif et critique sur la gestion de l’environnement et le rapport de l’humain à la nature.
Un article écrit avec le soutient du Département de l’Isère.
Toujours armée de mon appareil photo, vous me retrouverez souvent en montagne, pour vous faire découvrir nos grands paysages à travers mon œil. Mais parfois, je vous emmène aussi dans des escapades gourmandes au travers de Grenoble, ou encore à la découverte de nos artisans et créateurs. Vous me suivez dans mes aventures ?