… et depuis très longtemps! Déjà au moyen-âge, les paysans du Vercors fabriquaient un fromage à la pâte persillée. Il servait d’impôt aux seigneurs de Sassenage. C’était un bleu original fabriqué à partir du mélange du lait de la traite du matin à celui de la veille qui avait été chauffé puis refroidi. En 1398, on les autorisa à vendre leur production librement. Le bleu de Sassenage se fit alors connaitre et arriva sur les tables des rois de France: François 1er, dit-on, s’en régalait! Plus tard, les coquetiers et “ramasseurs” (rappelez-vous, les mêmes qui avaient fait connaître le Saint-Marcellin au delà du Dauphiné) contribuèrent à la notoriété du bleu du Vercors. Aujourd’hui, après avoir failli disparaître de nos montagnes, il est l’une des 46 AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) fromagère.
Pour respecter le cahier des charges de l’AOC, le lait utilisé provient uniquement de 3 races de vaches: l’abondance, la montbéliarde et la villarde. Elles sont en pâturage l’été et l’hiver, elles se nourrissent de fourrage récolté sur la zone de l’AOC entièrement incluse dans le Parc Régional du Vercors. 8 opérations sont nécessaires avant l’affinage du fromage, de la mise en cuve au présurage, de l’égouttage au salage. Il faudra attendre au moins 21 jours pour que le fromage livre sous une croûte lisse et fine au léger duvet blanc, sa pâte douce et persillée, souple et onctueuse à l’arôme subtil de noisette.
S’il s’impose naturellement sur le plateau de fromage à la fin d’un repas, il est idéal à cuisiner!
Il se coupe en petits cubes à servir à l’apéro, en bouchés ou mélangés à une salade de jeunes pousses vertes ou d’endives et de noix. Il a le super avantage de ne pas
rendre de gras lorsqu’il fond. Alors en profite! On n’hésitera pas à le déguster en vercouline, vous savez, la raclette au bleu du Vercors. On s’ amusera à en déposer des tranches dans des burgers maison, des croques ou des tartines. On en mettra des morceaux dans des tartes salées aux légumes ou des cakes à emporter en pique-nique. On peut même le faire fondre pour en faire une sauce qui accompagnera les viandes blanches et les poissons: une merveille d’ailleurs avec des filets de truite du Vercors…
Le bleu du Vercors-Sassenage, 6 siècles qu’il puise ses racines dans le Vercors! Et si moderne à la fois… Regardez comme il s’adapte bien à l’air du temps!
PITA AU BLEU DU VERCORS, AUX NOIX ET A LA ROQUETTE
1 pain pita
50 g de bleu du Vercors-Sassenage coupé en tranche
1 petite poignée de roquette
6 cerneaux de noix de Grenoble
1 filet d’huile de noix
poivre du moulin
Ouvrez le pain pita en deux. Disposez les tranches de bleu à l’intérieur, recouvrez de feuilles de roquette et de noix concassées. Arrosez d’un filet d’huile et poivrez légèrement. Refermez le pain pita. Sur un grill en fonte rainuré légèrement huilé, grillez le pain pita de chaque côté en le pressant fort avec une spatule: le fromage doit être fondu et le pain bien grillé. Régalez-vous!
Et pour en savoir plus sur le savoir-faire de ce bleu emblématique de notre région, on clique ici!
Article publié le 8 avril par Céline Mennetrier {Artichaut et cerise noire}.
Auteure culinaire engagée, j’aime à partager sur Lesmondaines, la richesse de notre territoire et de son patrimoine culinaire, et ces recettes et gestes d’une cuisine du quotidien qui enrichissent nos vies.
Grenoble se met à table!
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