Le geste de la potière vu par Emma

Terres d’Emma, c’est le nouvel atelier de céramiques né au cœur du Vercors par les mains d’Emmanuelle Lhermitte. Les lieux ont leur importance car ils inspirent à la céramiste ses couleurs pastel d’une douceur infinie. Rencontre.

Rares sont les céramistes à travailler la porcelaine sur un tour de potier. Emmanuelle le fait pourtant par amour de ce geste séculaire dont elle est tombée amoureuse. Autre singularité : Emmanuelle fabrique ses propres émaux pour obtenir des teintes d’une nuance infinie.

Inspirée par la terre d’exception du Vercors, elle crée un vert délicat qui reflète la beauté de la nature qui l’entoure. Terres d’Emma, sa marque, est un hommage à ces deux terres qui la nourrissent : la porcelaine, dans sa blancheur immaculée, et le Vercors, aux multiples nuances de vert. Nous sommes allées à la rencontre de cette céramiste au geste sûr et aux douces couleurs.

Passion porcelaine

« Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours nourri une passion pour la porcelaine ! », confie la céramiste.

«Je crois que la blancheur et la finesse des pièces m’attiraient. Le côté presque translucide de la matière.» La porcelaine n’est-elle pas plus délicate à travailler ? «Si, effectivement, surtout si on utilise le tour. C’est très compliqué à tourner car la terre prend vite l’humidité et se met donc à rapidement vaciller. Elle se souvient de tous les coups, qui deviennent visibles, ensuite, à la cuisson…», nous éclaire-t-elle. Mais c’est aussi parce qu’elle ne veut pas que la main s’efface tout-à-fait qu’Emma ne souhaite pas couler sa porcelaine dans des moules. «En coulant la porcelaine, on obtient des objets parfaits qui ressemblent trop à ceux obtenus dans l’industrie.», défend-elle.

Un geste ancestral

Quand Emmanuelle s’essaye à la poterie lors d’un cours individuel que lui offrent ses proches, c’est la révélation. «Une évidence. Je travaillais dans l’industrie depuis des années et je cherchais une reconversion vers un métier artisanal. Quand j’ai eu cette terre entre les mains, c’était magique. J’ai senti que je revenais à un geste ancestral.» La future céramiste suit alors une formation professionnelle auprès de Florian Culis à Autrans. Particulièrement sensible aux couleurs, elle décide de fabriquer ses propres émaux, une démarche qui lui permet d’explorer sa créativité et de garantir l’authenticité de chaque pièce.

Des collections renouvelées

ceramiste grenoble«Je pense proposer deux collections différentes chaque année. Ce sera l’occasion d’explorer, pour chacune d’elles, une nouvelle couleur et, pourquoi pas, d’inclure d’autres dimensions artistiques.», annonce celle qui pratique également le dessin et les arts plastiques en parallèle de son activité. «J’aime l’idée de développer des collections capsules, qui me permettront de travailler des pièces d’exception, où ma sensibilité artistique s’exprimera par l’exploration des formes, du dessin, des textures et des couleurs.»

Gardons donc un œil sur l’évolution de cette céramiste très prometteuse. Car sa très jolie collection Achillée, au vert tendre et au blanc délicat, est la toute première d’une longue liste.

 

Terres d’Emma

Site internet –  Instagram

© Diane Corjon photographie

 

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  • En tant que journaliste et biographe, j’aime entendre et raconter toutes les histoires. En particulier celles qui concernent les habitants de ma ville d’adoption. Vous en trouverez quelques-unes ici.

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