Il y a quelques mois, nous nous sommes lancés le défi d’adopter un lombricomposteur afin de valoriser nos déchets alimentaires, en appartement.
Ce test, grandeur nature, a été réalisé dans l’objectif de vous faire un vrai retour sur cette expérience qui s’est étalée sur plus de 6 mois.
Si vous avez envie de vous lancer à votre tour ou si vous vous questionnez sur le sujet, nous sommes désormais des expertes dans l’art de bichonner ces petits vers de terre qui réalisent un travail formidable pour produire un super engrais naturel afin de nourrir nos plantes d’intérieur et réduire nos déchets alimentaires.
Étape 1 : Se procurer un lombricomposteur
La première étape consiste à s’équiper du contenant, le lombricomposteur. Il en existe de différentes formes, toujours munis d’un couvercle. Ils sont composés de plusieurs étages, ainsi que d’un robinet pour extraire le fameux lombrithé, dont on vous parlera par la suite.
Le prix d’un lombricompost peut varier, mais il se situe généralement aux alentours de 80€. Si cela peut représenter un budget, sachez que la Métropole de Grenoble se propose de vous le fournir gratuitement, afin de développer les pratiques vertueuses en matière de traitement et revalorisation des déchets.
En plus de vous fournir le précieux contenant pour s’atteler à la tâche, la Métro vous délivre le savoir-faire nécessaire à la bonne mise en marche et à l’entretien du lombricompost.
La formation se déroule sous forme d’atelier. Avant la période du confinement, les ateliers se déroulaient en présentiel mais, aujourd’hui, la Métro vous propose de participer à des ateliers en ligne et de profiter du lombricomposteur offert à la suite de la formation. Une aubaine en cette période idéale pour se lancer de nouveaux défis à la maison !
Étape 2 : Se procurer des vers de terre pour le lombricomposteur
La deuxième étape, et non des moindres pour assurer la mise en route de ce composteur d’appartement, consiste à se procurer vos précieux vers. Mais attention, pas la peine de creuser un grand trou dans un champ et de partir en mode spéléo, à la frontale. Les deux espèces utilisées pour les lombricomposteurs sont l’Eisenia Foetida et l’Eisenia Andreï : les autres ne sont pas adaptées.
Il est possible d’en acheter sur internet auprès des fermes lombricoles (et oui, ça existe !), mais il y a d’autres moyens gratuits de s’en procurer. En effet, dans la communauté des joyeux lombricomposteurs, nombreux sont ceux qui proposent du don de vers, pour vous aider au démarrage, car vous ne pourrez pas utiliser n’importe quelle sorte de ver.
En Isère, il existe une carte qui regroupe tous les donneurs : https://www.lombri-compost.fr/. Il vous suffit de trouver la personne la plus proche de chez vous et de lui soumettre une demande et le tour est joué.
De notre côté, nous avons eu la chance d’avoir une amie, lombricomposteuse aguerrie, qui nous a gentiment cédé un petit contenant de compost et vers, pour faire démarrer la machine.
Étape 3 : Démarrer le lombricomposteur
Une fois le Graal en main, nous avons mis en route notre lombricomposteur flambant neuf. Fourni avec le contenant, tout le matériel nécessaire au démarrage de la culture, sans oublier la galette à superposer au-dessus du compost, avant fermeture du couvercle.
L’écueil à éviter au démarrage est de trop nourrir, trop vite nos chers amis qui prennent tout juste leurs marques dans leur nouvel habitat. Il faut donc respecter une bectée par semaine, pendant le premier mois et passer à deux, par la suite.
L’emplacement
Il vous faudra également penser à l’emplacement où le disposer. À éviter, une exposition en plein soleil ou sous la pluie. L’idéal, une cave à température constante, ou un balcon comme nous, qui ne soit pas en plein soleil.
Si vous souhaitez éviter l’apparition de moucherons, un emplacement aéré est également conseillé. La température idéale se situe entre 15° et 25°, mais nos lombrics sont restés sur le balcon cet été où, même à l’ombre, la chaleur montait à plus de 25° et cela ne semble pas les avoir affecté outre mesure.
Dernière chose, les vers sont très sensibles à la lumière, donc veillez bien à repositionner le couvercle une fois ces derniers nourris.
Étape 4 : La routine et la récolte
Maintenant que notre installation est terminée, il est temps de passer à la vitesse de croisière. Aujourd’hui et depuis quelques mois, nos déchets alimentaires ménagers sont récupérés et revalorisés par la Métro, mais avec un lombricomposteur vous allez pouvoir tirer les bénéfices de votre propre compost.
Deux fois par semaine, vous allez pouvoir nourrir votre petite colonie avec vos déchets alimentaires et en retirer ainsi du compost et votre lombrithé maison. Mais avant cela, il vous faudra encore un peu de patience. On nous a annoncé 5 à 6 mois avant de récolter notre premier compost, mais cela varie selon la période de l’année du lancement, ça peut aussi être un peu plus rapide.
Le lombrithé se récolte plus rapidement et très facilement grâce au petit robinet dédié à cet effet. Mais attention, il ne faut pas utiliser ce nectar pur, car il est très concentré. Un peu à la façon du purin d’orties, le lombrithé se dilue dans l’eau à raison d’une dose pour dix doses d’eau.
On peut aussi récupérer le fameux compost, une sorte de terreau très fin et hyper-fertile pour venir nourrir vos plantes d’intérieur et d’extérieur, si vous en avez. Le ratio est légèrement différent. On mettra 1/3 de compost et 2/3 de terre pour une jardinière.
Quand notre petite production est enclenchée et que notre population de lombrics a grossie, c’est le moment d’ajouter un nouvel étage à notre lombricompost. Progressivement, notre production augmente.
Comment nourrir les vers ?
Maintenant, venons-en à la question du régime alimentaire de nos petits copains. Les vers mangent presque de tout, mais certains aliments leur sont formellement interdits, comme par exemple les aliments vermifuges tels que l’ail ou l’oignon.
On va aussi éviter les agrumes, les produits laitiers et la viande/le poisson et, si on souhaite un compost bio, on pourra privilégier des épluchures et restes de fruits et légumes bio. De notre côté, nous avons essayé un peu de tout, mais ce que nos petits vers ont préféré étaient sans doute les restes de l’extracteur de jus de fruits. Une fois le jus extrait, il ne restait que les fibres de carottes, pommes, raisins… des mets plus sucrés, dont ils raffolent.
En plus de la matière organique, on doit compléter ce festin avec les boîtes d’œuf en carton, afin de réduire l’humidité du lombricomposteur. Le tout découpé en petits morceaux, pour garantir une meilleure assimilation.
Questions diverses
Est-ce que le lombricomposteur dégage des odeurs ?
Aucune odeur ne se dégage ni du lombricomposteur, ni du compost ou du lombrithé.
Est-ce que les vers sortent parfois de leur nid ?
Jamais un ver de terre n’est sorti de sa tanière. Néanmoins, il nous est arrivé d’en voir certains au-dessus du chapeau de protection, en dessous du couvercle (donc toujours bien à l’intérieur). Cela est arrivé quand ils manquaient de nourriture, par oubli de notre part.
Et les vacances ?
Aucun souci si vous partez 3 à 4 semaines. Au-delà, la population va se réguler, diminuer et elle mettra un peu de temps avant de retrouver son rythme de croisière.
Avant de partir, pensez à mettre une double dose de nourriture et à laisser ouvert le robinet (ainsi qu’un récipient en-dessous) pour qu’il n’y ait pas trop d’humidité cumulée.
Bilan :
L’aventure du lombricompost en appartement, encore plus en contexte de confinement, a été pour nous à la fois un challenge et une réussite. Réussite car tout a fonctionné tel qu’on nous l’avait expliqué et que, même si les débuts ont été parfois balbutiants, on a vite pris le coup de main.
Aujourd’hui, alimenter et tirer les bénéfices de notre composteur d’appartement est devenu une habitude, habitude que l’on aime cultiver aussi pour notre bonne conscience écologique. Le test a également été concluant pour nos plantes d’intérieur qui bénéficient d’un engrais home made biologique qui rejaillit dans leur beau feuillage revigoré.
Si vous avez lu cet article de fond en comble, vous vous posez sans doute encore beaucoup de questions.
Sachez néanmoins que lors de votre formation assurée par la Métro, vous pourrez recueillir toutes les informations nécessaires et bien plus encore. Donc, pas de panique, vous serez accompagnés, pas à pas, sur le chemin 😉
Le prochain atelier de la Métro se déroule le 10 décembre, n’hésitez pas à vous y inscrire ici.