Un musée, une Grenobloise : poésie au musée Berlioz avec Isaline Nitch

Le 11 décembre dernier était le jour de son anniversaire. Lui, Hector Berlioz, le compositeur aux mille facettes et son musée éponyme, sera la quatrième étape de notre voyage au cœur des musées du Département, en temps de confinement.

Au musée Hector Berlioz avec Nitch la Phraseuse

Nous sommes en plein centre-ville de La Côte-Saint-André. L’imposante maison bourgeoise nous ouvre ses portes pour se dévoiler sous le regard et les mots de Nitch, poétesse et interprète.

Gravir les marches en pierre de taille, usées sous les pas du temps. Voguer de pièce en pièce, des plus simples aux plus fastueuses. Pénétrer dans l’intime d’une vie d’exception. Traverser les années d’un destin à la détermination farouche et à l’air moqueur. D’un compositeur de génie, fils, père, mari, homme du monde, romantique éclairé mais, avant tout, Côtois.

Suivre Nitch dans cette découverte, l’écouter poser des mots, ses mots, de sa voix cristalline,  sur Hector Berlioz et son histoire. Elle, qui sublime le réel à travers la pratique d’une poésie vivante, vibrante, sonore. Elle, qui imprime les lieux par sa prestance et l’audace de sa prose.

Sa présence dans la maison natale d’Hector Berlioz, devenue le musée Berlioz eu début de notre siècle, nous guide et nous berce entre les lignes, les bustes, les instruments.

Nous lui emboîtons le pas sur les trois étages du musée, des expositions temporaires, aux pièces de vie à l’époque où le jeune Berlioz y faisait ses gammes, en passant par tous les objets collectionnés tout au long des années grâce à la détermination d’Antoine Troncy et de son équipe qui, depuis plus de vingt ans, cohabitent cet espace dans une recherche de compréhension tenace et passionnée.

À l’arrière de la maison, un jardin d’agrément complète le tableau. Les végétaux rustiques viennent y parfaire ce décor romantique où les concerts estivaux et du célèbre Festival Berlioz nous offrent une pause musicale et enchanteresse.

Nitch la phraseuse, les mots à la bouche

Nitch aime les mots. Depuis son enfance elle s’intéresse à toute forme d’art : théâtre, danse, dessin. Ce sera finalement l’écriture qui fera le lien entre toutes ses passions, comme fil rouge et medium d’expression privilégié pour transcrire son rapport au monde et au réel. Mais également utiliser les mots au travers d’ateliers d’art thérapie pour sublimer et soigner.

Mon métier c’est de faire vivre la poésie. Au travers de créations sonores, visuelles et scéniques, autour de mes textes, mais aussi grâce à de nombreux ateliers d’écriture.
La poésie sonore c’est une poésie faite pour être dite et entendue. Elle peut faire l’objet d’enregistrements ou de déclamations sur scène.

Pourquoi le musée Hector Berlioz te touche particulièrement?

Poésie sonore chez Berlioz

Berlioz rêve grandiose,
initiateur de festivals et d’œuvres monumentales
Parmi sa prose,
cette citation qui m’inspire:
“il faut collectionner les pierres qu’on vous jette, c’est le début d’un piédestal”
Dans ce musée, je ressens par alternance sa présence et son absence
Car ce musée était sa maison et celle de son père
Des Berlioz elle était l’habitation séculaire
Lorsque je ferme les yeux j’imagine son enfance…
Par quelle fenêtre regardait-il ?
Je me surprends dans une errance hasardeuse
J’entends sa musique
Dans les murs elle retentit,
comme une vibration romantique,
elle invoque son “retour à la vie”

Un festival reporté mais une fin d’année en musique