Du théâtre qui nous fait rire et réfléchir en même temps, en convoquant nos sens sans en avoir l’air, et en renouvelant l’idée même qu’on se faisait du théâtre. C’est le programme très tentant proposé par Voyage au pays de l’inséparé, mercredi 22 et jeudi 23 janvier, à l’Hexagone Meylan.
Avec Voyage au pays de l’inséparé, programmé mercredi 22 et jeudi 23 janvier à 20 heures, l’Hexagone Meylan nous fait une promesse intrigante à laquelle on a envie de croire. Sans avoir vu encore le spectacle, des échos sont arrivés jusqu’à nous. La pièce proposerait une version inédite du théâtre, renouvellerait même le genre pour ainsi dire. À ces mots, on pourrait craindre un théâtre « méta » qui nous laisse gentiment nous assoupir sur les sièges, récents et confortables, de l’Hexagone. Mais les témoignages disent tout l’inverse. Il paraît qu’on rit beaucoup tout en réfléchissant à l’occasion, et ce, très profondément. Bon, il est temps d’interroger la metteuse en scène Marguerite Bordat, conceptrice de cette pièce au titre mystérieux, pour glaner quelques informations complémentaires.
Marguerite Bordat
Un spectacle ouvert à tous
« Je me suis inspirée d’un principe philosophique pour écrire la pièce », commence Marguerite Bordat, avant de pondérer, inquiète qu’on saisisse mal la nature de sa proposition. « Mais ce n’est pas du tout une pièce intello ! C’est très visuel et très ludique. Les gens rient beaucoup. » Son de cloche qui était déjà venu à nos oreilles en effet. On est tout de même curieux d’en savoir davantage sur cette notion d’inséparé, dont il est question dans le titre. « Le philosophe contemporain Dominique Quessada a réfléchi cette notion d’inséparé. Elle remet complètement en cause la pensée occidentale traditionnelle qui consiste à tout mettre en opposition et à tout hiérarchiser : les hommes et les femmes, les hommes et la nature, le beau et le laid… », explique la metteuse en scène, passionnée. Penser les choses comme inséparées, c’est donc les mettre toutes au même niveau !
L'inséparé au théâtre
Comme le monde que connaît bien Marguerite Bordat est celui du théâtre, elle y a appliqué le principe de l’inséparé. Résultat : « Le texte de l’auteur, le pied de micro, la voix de l’acteur, le trait de lumière, les costumes, le rideau que l’on tire et que l’on ouvre, la rampe, etc. : rien ne prédomine, tout joue à parité », admire Dominique Quessada, le philosophe de l’inséparé qui est allé voir la pièce inspirée de son concept. Et, visiblement, il valide puisqu’il ajoute que ce travail de déhiérarchisation permet de « regarder le théâtre avec des yeux neufs ». On devine que ce même principe entraîne aussi les situations absurdes et surréalistes qui font tant rire les spectateurs. Après investigation, on a donc encore plus envie d’aller vérifier nos hypothèses à l’Hexagone.
L’Hexagone Scène Nationale
24 rue des Aiguinards, Meylan
Voyage au Pays de l’Inséparé, les 22 et 23 janvier à 20h
Réservations
