Une histoire d’amitié, mêlée à une passion commune, voilà ce sur quoi repose la relation entre Mélanie Petrarca et Manon Petit, à l’origine du duo Nebraska Jones qui célèbre la musique folk à Grenoble.
Pourtant, rien ne prédestinaient les jeunes femmes de 26 et 30 ans à faire de la musique ensemble. Tandis que Manon a oscillé entre différentes influences et instruments (le yukulélé notamment) Mélanie a un parcours plus linéaire, puisqu’elle a suivi une formation classique de violoncelle au conservatoire, de ses 6 ans à ses 20 ans.
Comme si leurs destinées étaient liées, les deux jeunes femmes se sont confrontées, post bac, aux mêmes remises en question. Toutes deux ont d’abord considéré la musique comme une lubie plutôt qu’une profession et fait le choix de se lancer, l’une, dans le graphisme et l’autre dans la communication. Mais très vite, elles ont été rappelées à leur premier amour… ce qui leur a valu de se rencontrer en 2018.
Le Café Bayard, comme point de départ
À cette époque, chacune évoluaient dans son groupe respectif : Foxy family pour Manon et Sunchine in Ohio pour Mélanie.
Régulièrement, elles fréquentaient le Café Bayard où se déroulaient, chaque soir de la semaine, des jams sessions.
Un soir, les jeunes femmes tombent l’une sur l’autre et se trouvent des centres d’intérêts et des ambitions communes : proposer des mélodies sans aucune amplification, acoustiques et surtout jouer de la musique folk à Grenoble…
Elles finissent par tisser de forts liens d’amitié et décident en parallèle de leurs groupes de créer le duo Nebraska Jones, Manon à la contrebasse et Mélanie à la guitare.
Au début, elles s’en tiennent à jouer en tant que musicienne de rue, simplement pour le plaisir. Mais, portées par le projet, elles finissent par démarcher des bars grenoblois.
Très vite, c’est là où tout a commencé, au Café Bayard, que se déroule leur première scène… un concert lors duquel elles nous confieront avoir été « mortes de peur » !
Subtile mélange entre folk et poésie
Au fur et à mesure, les dates se succèdent et leurs craintes s’envolent pour laisser place au plaisir.
Durant les concerts, les jeunes femmes se sentent connectées et prennent un plaisir incommensurable. Elles revisitent la musique traditionnelle américaine à travers des voix bien distinctes et « folkise » des morceaux en tout genre, s’inspirant tantôt d’Alison Krauss, d’Agnes Obel, tantôt de Norah Jones.
Des covers aux influences blues jazz, blue grass, pour des envolées lyriques entre voix, douceur et poésie.
Plus tard elles reprendront également des morceaux pop ou funk, comme le succès de l’année 2019 « Old Town Road » de Lil Nas X, imaginé dans un style blue grass ou encore l’incontournable « Staying alive » des Bee gees.
Au delà des reprises, les Nebraska Jones proposent également leurs propres compositions, en anglais, écrites à cette période-là par Mélanie.
Des souvenirs incroyables
Plus Mélanie et Manon travaillent, plus elles attirent de nombreuses oreilles curieuses.
Un intérêt, « pas si inattendu » selon Manon pour qui les « harmonies de voix plaisent beaucoup » avant de soutenir que le duo marque aussi probablement les esprits « dans un paysage musical, où le manque de femmes sur le devant de la scène se fait sentir » – Ce que regrettait également la grenobloise Dj Bernadette lors de notre interview en mai dernier.
Ainsi, les Nebraska Jones tapent dans l’oeil de La Belle Électrique en 2020 et sont invitées à jouer lors des Guinguettes Électriques en septembre de la même année. « Le concert s’est déroulé juste après le confinement. Le public était donc dans un super état d’esprit ! » lance Mélanie sans manquer de nous raconter un autre souvenir marquant, celui des apéros concerts à la Bastille en 2020, « un concert dans un lieu complètement magique…»
©Anthony Tissot
Une écriture à deux mains
Depuis quelques mois, le duo construit son second set ensemble. Les artistes se penchent sur une feuille blanche et stimulent leur créativité commune. Un processus de travail plus long mais « très bénéfique », selon elles.
Côté contenus, leurs prochains textes aborderont plusieurs thématiques engagées, comme le féminisme, un sujet qui leur tient énormément à coeur.
Elles proposeront également l’intégralité de leurs textes en français, car elles avaient le regret sur leur premier set que leurs messages ne soient pas intelligibles de tous. « Les paroles viennent raconter des choses, nous étions déçues de ne pas pouvoir les faire comprendre ! »
Pour l’instant, cinq compositions ont été écrites pour un album qui sortira l’hiver prochain et en comptera huit.
En attendant, si vous souhaitez entendre du folk groover au son des cordes de contrebasse et de guitare des Nebraska Jones, notez bien dans vos agendas leur prochaine scène prévu le 24 juin à La Belle Électrique.
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