On y est : il y a cinquante ans, nous étions en plein Jeux Olympiques d’hiver ! Grenoble accueillait la dixième olympiade et s’ouvrait à la modernité. Petit retour sur cette période exaltante de l’histoire de notre ville.
Le mardi 6 février 1968, un homme monte les quatre-vingt seize marches menant à la vasque culminant à vingt-cinq mètres au milieu du stade d’ouverture.
On entend l’enregistrement des battements de son cœur. Il se retourne vers les soixante milles spectateurs, arrête le temps quelques secondes et enfin, allume la flamme olympique de sa torche.
Alain Calmat, champion du monde de patinage, lance par son geste treize jours de sport, d’enthousiasme et de records.
Les Jeux Olympiques d’hiver de Grenoble sont en effet des olympiades extraordinaires pour de nombreuses raisons, notamment grâce au palmarès jamais égalé de la France : troisième sur trente sept nations, un exploit que l’on doit entre autres aux trois médailles légendaires de Jean-Claude Killy (la troisième, surtout, est acquise de justesse…).
Quatre records sont établis sur la piste de l’anneau de vitesse, alors patinoire. Difficile d’imaginer cela aujourd’hui, lorsque l’on se promène dans le parc Paul Mistral ! Surtout qu’à l’époque, des œuvres d’art de l’artiste Vasarely ornaient les gradins : il n’en reste malheureusement pas grand chose aujourd’hui. Aviez-vous déjà remarqué ces peintures sur les côtés et l’arrière des tribunes?
Les Jeux Olympiques d’hiver de 1968 vont aussi sortir de l’ordinaire par leur ampleur : six sites, distants de cent kilomètres au maximum (Autrans, Lans-en-Vercors, Saint-Nizier, l’Alpe d’Huez et Chamrousse, en plus de Grenoble), une médiatisation unique puisque c’est la première fois qu’un évènement international est couvert en couleur et en mondovision, enfin, les premiers tests anti-dopage et chronomètres automatiques. Une révolution dans le monde du sport !
Au-delà du sport, les Jeux Olympiques ont surtout apporté un vent de modernité à la ville. Avec un budget d’un milliard de francs, les infrastructures vont pousser à la vitesse de l’éclair.
En quatre ans, Grenoble change de visage : des routes (A48, A480, A43, Rocade Sud), un aéroport, une nouvelle gare et une gare routière qui deviendra Alpexpo, un Stade de Glace que l’on appelle aujourd’hui le Palais des Sports, un hôtel de police, un hôtel de ville signé Maurice Novarina, un centre de presse qui deviendra le quartier Malherbe, le village olympique, etc. La liste est longue !
Pour finir, si Jeux Olympiques riment avec sport, à Grenoble, ils ont aussi été synonyme de culture. En effet, entre la Maison de la culture inaugurée par André Malraux, le Musée Dauphinois transféré au couvent Sainte-Marie d’en-Haut ou encore le symposium de 1967 qui offre à la ville un musée à ciel ouvert, les grenoblois vont avoir le choix.
Un évènement qu’il fallait donc célébrer dignement : les cinquante ans des Jeux Olympiques d’hiver de 1968 sont partout! Petite sélection des Mondaines :
– Pour aller plus loin, des visites guidées sont proposées par l’Office de tourisme ;
– Découvrez ceux qui ont participé aux JO de 68 avec l’exposition « Ils ont fait les jeux » à la Maison de l’International ;
– Montez jusqu’au Musée Dauphinois pour explorer l’exposition « Grenoble 1968 » ;
– Enfin, ne manquez pas la programmation spéciale de la Cinémathèque : ce soir, les Rasta Rockets pour la Saint Valentin!
Article écrit par Élise le 14 février 2018.
Amoureuse de ma ville natale, vous pouvez me croiser dans les rues et les musées en tant que guide conférencière, mais aussi l’appareil photo à la main pour ma page insta @grenobletrotter. Mondaine depuis 2012, mes préférences vont aux adresses qui mélangent culture, gastronomie et folie.