Depuis toujours, Grenoble rime avec innovation. Ville pionnière, elle est à l’origine de nombreuses premières fois que nous vous proposons de découvrir dans une série bi-mensuelle. Pour ce deuxième article de “Grenoble Ville Pionnière”, nous vous emmenons sur les hauteurs grâce au premier téléphérique urbain de France.
Depuis 1934, son câble relie le fort du 17e siècle qui contemple la ville en contrebas. Son histoire est à l’image de Grenoble, entre industrie, montagne et tourisme. Laissant derrière lui son passé militaire, le site de la Bastille devint grâce au téléphérique l’un des plus importants sites touristiques de la région.
Le projet du téléphérique
Le projet du téléphériqueRetour sur le contexte de Grenoble à cette époque : pendant l’entre-deux guerre, la ville prospère. Si la ganterie connaît ses dernières heures de gloire, l’hydroélectricité fait les beaux jours de l’industrie locale. Sans oublier le ciment, la métallurgie ou encore la chimie…
L’élection de l’énergique Paul Mistral en 1919 ouvre une nouvelle ère. Le nouveau maire veut étendre le rayonnement de la ville, grâce notamment à l’Exposition Internationale de la Houille blanche et du Tourisme en 1925. La tour Perret en est le seul vestige encore visible aujourd’hui!
Grenoble bénéficie du développement du tourisme alpin et de l’amour des beaux panoramas de l’époque. Sous l’impulsion de la Chambre de l’industrie et du tourisme, le projet d’un téléphérique pour rejoindre le fort démilitarisé de la Bastille est lancé en 1930.
Rejoindre les sommets
Rejoindre les sommetsCe n’est pas le premier transport par câble de la Chartreuse. Depuis 1875, un appareil de transport permet de convoyer le calcaire du Mont Jalla jusqu’aux cimenteries en contrebas. Cependant, cette fois-ci, il s’agit de transporter des touristes et c’est la première fois en France que l’on fait cela en dehors des montagnes.
En quatre ans, les deux gares et le câble sont construits et prêts à accueillir les passionnés de panoramas. L’inauguration a lieu le 29 septembre 1934, départ d’un succès qui ne diminuera pas avec le temps. Deux ans plus tard, c’est la consécration avec la visite du président de la République Albert Lebrun, de passage lors de ses vacances d’été au Château de Vizille.
L’envol des bulles
L’envol des bullesAprès les Jeux Olympiques d’Hiver de 1968, une remise aux normes s’impose. À partir de 1975, les travaux de modernisation transforment la gare basse. Les cabines se métamorphosent en bulles grâce à l’entreprise locale Poma.
Leur inauguration le 18 septembre 1976 est aussi la date du premier incident connu du téléphérique. Un incident dû à la sécurité trop performante de la nouvelle installation ! En effet, le système se bloque à cause d’un mouvement trop important. Un déraillement, dont l’origine exacte reste inconnue, immobilise pendant presque cinq heures les cabines.
Une deuxième panne a lieu le 29 juin 2014, cette fois-ci provoquée par un coup de vent. À part cela, aucun autre problème à signaler, une preuve rassurante de la sûreté des bulles grenobloises!
Aujourd’hui indissociable du paysage grenoblois, le téléphérique de la Bastille continue à nous faire voler par-dessus l’Isère jusqu’au fort du duc de Lesdiguières. Il ne sera peut-être plus seul longtemps, puisqu’un projet de transport par câble a été lancé entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux par le SMMAG.
On peut donc dire qu’à Grenoble, sans champagne, nous avons des bulles qui nous font monter au 7e ciel!
Téléphérique de la Bastille
Quai Stéphane Jay, 38000 Grenoble
04.76.44.33.65. / Site internet
Amoureuse de ma ville natale, vous pouvez me croiser dans les rues et les musées en tant que guide conférencière, mais aussi l’appareil photo à la main pour ma page insta @grenobletrotter. Mondaine depuis 2012, mes préférences vont aux adresses qui mélangent culture, gastronomie et folie.
