L’automne, les feuilles qui se parent de leur manteau d’or, le froid qui s’installe doucement, et les champignons qui sortent de terre, prêts à être ramassés pour en faire de délicieuses poêlées. Et si l’on vous disait que les champignons ne poussent pas uniquement entre les racines des arbres ? Chez Champiloop, pleurotes et shiitakés sont cultivés en intérieur, dans le cadre d’une agriculture urbaine, et on vous emmène la découvrir aujourd’hui.
Champiloop, la passion du champignon
C’est au cœur de la ville d’Eybens, dans les cuves de la Frise, que l’on peut découvrir la champignonnière urbaine Champiloop. Le bâtiment est chargé d’histoire : entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème, les cuves servaient de lieu de stockage à l’historique Brasserie de la Frise. Pendant la guerre, elles deviennent un abri anti bombardement, et restent inactives ensuite, jusqu’en 2016, et leur réhabilitation par l’association GERM. Les cuves sont alors aménagées pour les rendre propres à la culture des champignons.
L’aventure de Champiloop, elle, commence en 2018, lorsque Hamid Sailani rejoint l’association GERM. Jeune ingénieur en génie agronomique, et fort d’une première expérience dans les champignons en Iran, il donne naissance à Champiloop en 2019, lorsque l’association décide de lui faire confiance pour faire de la champignonnière son projet de vie. Hamid est rejoint en 2020 par Maxime Boniface, fraîchement diplômé de GEM, l’école de management grenobloise. Durant ses études, Maxime rédige son mémoire sur l’économie du champignon et la transition écologique, avec la volonté de créer des entreprises en valorisant le champignon pour un impact écologique positif. L’inspiration de ce sujet ? Le livre L’économie Bleue, de Gunter Pauli, ouvrage qui traite de l’économie circulaire et du biomimétisme.
Une culture urbaine éco-responsable et engagée
Champiloop, c’est donc aujourd’hui le résultat de l’engagement de deux passionnés du champignons, déterminés à donner une direction plus éco-responsable à nos modes de consommations. Les champignons, produits localement et éthiquement, peuvent ainsi se targuer du label Ishere. Notre question, maintenant que l’on connaît leur histoire, est la suivante : comment font-ils pousser des champignons dans des caves de pierre, sans aucune végétation existante ?
Ce qu’il y a de fascinant avec les champignons, c’est qu’en réalité, ils poussent sur n’importe quelle matière organique. A Champiloop, ils poussent donc sur des substrats, remplis de paille, avec un ajout de sciure pour les shiitakés. Le mycélium du champignon – sa racine – prend pied dans la paille, avant de se développer. Avec l’humidité de l’automne et un apport en oxygène, les champignons sortent ensuite à la surface du substrat, prêts à être récoltés et dégustés.
Aujourd’hui, les substrats sont fabriqués en France, mais le cœur du projet de Hamid et Maxime est de totalement relocaliser leur production à Eybens, et de fabriquer eux-mêmes leurs substrats, en récupérant les déchets d’autres acteurs de l’agglomération : paille chez les agriculteurs, sciure dans les scieries, drèches de bière dans les brasseries … Le tout vendu en circuit court, avec une distribution directement à la champignonnière et dans les paniers AMAP, ainsi que de la vente aux restaurateurs et épiciers.
Si Champiloop réalise aujourd’hui principalement une production alimentaire de champignons, pour Hamid et Maxime, le champignon est bien plus qu’une denrée comestible. A leurs yeux, c’est une des clés de la transition écologique. Les deux entrepreneurs réalisent ainsi un travail de recherche sur les bio matériaux à base de champignons, qui pourraient remplacer des matières telles que le polystyrène. Pour aller encore plus loin, les champignons pourraient aussi permettre de dépolluer les sols des hydrocarbures. Si ces idées ne sont encore que des projets aujourd’hui, on espère voir l’avenir les concrétiser.
Les recettes Champiloop : le casarecce aux shiitakés et épinards
En attendant de voir nos sols nettoyés grâce aux pleurotes et shiitakés, on peut déjà tout simplement les déguster, grâce au livre de recettes Champiloop créé par Hamid, Maxime, et leurs amis contributeurs culinaires. Et c’est ce que l’on a fait, en testant pour vous leur recette de Casarecce aux shiitakés et épinards, à retrouver en ligne.
Pour déguster leurs produits et visiter la Champignonnière, Champiloop vous accueille chaque vendredi de 16h à 18h30 aux Caves de la Frise, à Eybens. Mais on vous confie un secret : bientôt, vous pourrez les retrouver à Saint Martin d’Hères, dans un nouvel espace encore plus vaste, avec encore plus de variétés de champignons.
Champiloop
Caves de la Frise
38320 Eybens
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